Les meilleurs swings de la planète se retrouvent à Augusta

Le Tournoi des Maîtres nous a encore régalés cette année encore. Les golfeurs en haut du leaderbord ce dimanche soir ont tous un profile bien différent, parfois atypique. Du tempérament artistique et intuitif de Bubba Watson à la vision perfectionniste de Jordan Spieth en passant par l’expérience et la force d’esprit de Miguel Angel Jimenez, 50 ans, qui rivalise par son immense connaissance du jeu alors que son potentiel puissance est bien moindre, force est de constater qu’il n’y a pas un seul type de joueur hyper-formaté qui puisse s’imposer dans une épreuve majeure de la plus haute exigence.

Coup de driver en fade de Bubba Watson

6 golfeurs seniors ont passé le cut pour jouer ce week-end à Augusta. On aurait tous aimé voir Miguel Angel Jimenez aller au bout de son rêve, lui qui est capitaine de la Ryder Cup vient, s’il en était encore besoin, à quel point il mérite sa place. Combattif et performant dans l’adversité, précis et redoutable au petit jeu, il incarne les qualités nécessaires à un joueur de Ryder Cup pour remporter ses Match-Play.

Miguel Angel Jimenez termine seul à la 4ème place avec un score de -4 et un remarquable 71 de clôture. Lui qui doit souvent jouer son driver suivi d’un coup d’hybride là où la moyenne du champ de golfeurs joue un fer 6, 7 ou 8 en second coup force le respect. Bernard Langer, qui a lui aussi passé le cut de ce Masters doit être content d’accueillir sur le Champions Tour du sang neuf, si l’on peut dire, qui va booster le Circuit Senior et relever le niveau d’exigence.

Jordan Spieth pour son premier Masters d'Augusta

On a aussi vécu de belles émotions avec Fred Couples qui a maîtrisé cette année sa bête noire, le par 3 du 12, pour être en course pour la victoire le dernier jour. Ses deux birdies d’entame au 1 et au 2 le replacent proche de la tête. Lorsqu’il prend le green du 8 en deux coups, le putt pour l’eagle fait rêver à l’exploit chacun sait qu’un birdie qui le mettrait à -3 à l’attaque du 9 serait suffisant pour s’inviter à la fête. Malheureusement, comme bon nombre de joueurs, Fred Couples se fait prendre sur les greens plus lents que le reste de la semaine. Les putts en descente deviennent difficiles à ressentir. Lorsque le premier putt de Fred Couples reste court de 5 mètres, la première grosse erreur de la journée arrive comme un coup d’arrêt. Boom-Boom ne rentre pas le second putt et sort du green en ayant manqué une occasion en or.

Deux trous plus loin, son coup de fer depuis les aiguilles de pins à l’attaque du 11ème green est un peu gras et sa balle se noie dans l’obstacle d’eau à l’instar de ses espoirs de remporter une nouvelle fois le Masters. Il ne sera pas là pour livrer la bataille finale sur les derniers trous. Bravo également à Sandy Lyle, Vijay Singh, Steve Sticker et Jose-Maria Olazabal.

Coup de sand-wedge de Bubba Watson

Les dernières parties s’élancent alors et, rapidement, Jordan Spieth et Bubba Watson montrent qu’ils sont dans une bonne journée. Les deux golfeurs sauvent des pars sur les premiers trous et trouvent une issue positives aux mises en jeu qu’ils égarent de-ci de-là. Les pars 3 sont le théâtre de revirements spectaculaires. Lorsque sur le 4, par 3 de 220 mètres (excusez du peu) Jordan Spieth rentre sa sortie de bunker pour un birdie, Bubba Watson enquille le sien à la régulière après avoir déposé son coup de fer 4 à 1,5 mètre du trou. Renvoi d’ascenceur au 6 lorsque Jordan Spieth, cette fois, colle le drapeau au fer 8 pour un nouveau birdie et que Bubba Watson rentre, lui, préalablement, son putt de 6 mètres en descente pour scorer également en deux.

C’est sur le 8, par 5, que l’état d’esprit des deux joueurs et leur perception du trou vont jouer un rôle déterminant dans le Masters. Bubba Watson a montré des choix stratégiques particuliers au driving comme, par exemple, au premier trou où il joue stance ouvert pour tenter de réaliser une balle plus basse, plus courte et plus contrôle avec une pointe de fade pour lui (effet vers la gauche pour un gaucher) alors que cette trajectoire et à contre-dogleg et à contrepente sur le fairway.

Follow-through de Bubba Watson pour son second Masters à Augusta

Sur le 8, la mise en jeu est très semblable. C’est la même courbe vers la droite avec un bunker à réception sur le bord droit du bunker et une retombée de drive en montée. Mais cette fois-ci, Bubba Watson passe à l’attaque en délivrant un coup de driver surpuissant en draw. Il décide clairement de se laisser un fer moyen pour l’attaque de green et compte bien mettre à profit ce par 5 pour gagner un point. Le pari est réussi en termes de mise en jeu. Bubba Watson trouve le fairway.

Jordan Spieth joue, lui, très différemment en "sécurisant" au bois 3. Il sait qu’il peut prendre le green en deux avec un second coup de bois 3 mais l’attitude est plus conservatrice là où Bubba Watson met sa stratégie de jeu et 100% de son potentiel à prendre le birdie. Bubba Watson passe légèrement le green en deux pour se laisser un up-and-down en montée relativement facile à contrôler en termes de dosage. Jordan Spieth manque son draw au second coup et reste 70 mètres à droite du green. Il a, certes, davantage de chances de faire un birdie qu’en manquant à gauche dans les arbres. Cela sent simplement la stratégie et l’attitude défensive au moment d’exécuter son swing de golf.

Le swing de golf de Bubba Watson au finish

Depuis le petit rough, Jordan Spieth a plus d’une chance sur trois de stopper son coup de sand-wedge à moins de 4 mètres du trou et de signer un birdie. Mais le Masters se joue pourtant ici. C’est souvent lorsque les dangers importants sont éloignés et qu’un golfeur ressent un peu de relâche que la partie se joue. A l’image du 16 d’Adam Scott au British Open, où, d’un seul coup, rien n’est véritablement dangereux pour le score alors que le reste du parcours impose une dangerosité de chaque instant, Adam Scott avait manqué son coup de wedge, trop facile par rapport aux autres coups du jour.

Ici également, le coup de Jordan Spieth semble sans risque et pourtant. Le lie est si bon que sa balle spine au lieu de rouler vers le drapeau. Ce coups de wedge de seulement 70 mètres lui impose maintenant un putt de 12 mètres en descente sur un green dont on sait qu’il est moins rapide que lors des journées précédentes. Tout s’enchaîne mal pour Jordan Spieth qui reste court en prend au final 3 putt pour un bogey. Deux coups de golf s’échangent alors en faveur de Bubba Watson.

En discussion avec son caddie

Sur le dernier trou de l’aller, Jordan Spieth prend une nouvelle fois le bouillon lorsque sa balle redescend du green alors que Bubba Watson scotch le mat à 4 mètres sur la droite pour enquiller, quelques instants après, un second birdie de suite.

Sur le 10, Jordan Spieth rate encore l’occasion de remettre un peu de pression sur Bubba Watson alors que le gaucher a manqué le green. A nouveau au 11, Le jeune golfeur de 20 ans ne saisit pas sa chance de rentrer un putt de 4 mètres après avoir brillamment engagé le trou. Bubba Watson est alors largement devant depuis près d’une heure. Le par 3 du 12 va ajouter encore au calvaire de Jordan Spieth qui joue court et trouve la pièce d’eau. Il sauve magnifiquement le bogey mais perd encore un coup sur Bubba Watson qui réalise le par avec deux putts depuis l’arrière du green.

Fort de cette avance, tous les feux sont au vert pour Bubba Watson qui poursuit dans sa stratégie d’attaquer les pars 5. Si ce coup de driver passe, il a de bonnes chances de sceller son avancer et d’aborder la fin de parcours en conservant nettement la tête du Masters. Watson délivre alors le plus long drive de l’histoire du Masters avec un coup placé moitié gauche du fairway à 335 mètres du départ. Il ne lui reste que 120 mètres pour le green. A son tour, Jordan Spieth manque à droite et l’écart psychologique entre les deux golfeurs se creuse. Bubba Watson trouve le green, en zone "safe" à gauche.

Mise en jeu avec le driver lors du dernier tour du Masters

Et le golf rattrape ses adeptes. Bubba Watson s’aperçoit de son avance et de sa position de force sur le tournoi. Il voit son état d’esprit changer pour tendre vers une attitude qui chez à sécuriser et à défendre son avance acquise. L’américain rejoue son scenario de la veille où il ne putte plus. Son premier putt reste court de deux mètres et la rythmique de son stroke de putting en dit long sur les émotions qui l’ont submergé. Il est toujours difficile d’avoir à changer d’état d’esprit en cours de partie. Le passage de l’offensif à l’envie de sécuriser est très souvent perturbatrice.

Lorsque Bubba Watson enquille son birdie, le moment épuisant est passé. Il sait que c’est son jour et que son avance lui permet de gérer les imprévus à venir. Il a aussi senti le boulet passer suffisamment près de lei pour se ressaisir et profiter de sa bonne étoile sur les trous précédents.

Le 14 est un trou de relâche pour Bubba Watson qui sait ne risquer qu’un bogey tout au plus. Son coup de golf avec le driver est magnifique et maintient sa confiance pour les trous à venir. Jordan Spieth, a laissé l’orage derrière lui est revient avec une attitude conquérante.

Impact de balle de Bubba Watson sur un coup de fer

Le dernier signal d’alarme arrive sur le 15 lorsque Bubba Watson décide de jouer entre les pins qui occupent la moitié gauche du fairway. Ce risque inutile pour signer un par ou un birdie montre que le joueur arrive en fin de réserve en termes d’énergie mentale. L’idée de recentrer sur 80 mètres pour ensuite avoir à affronter un coup de dosage avec le sand-wedge véritablement dangereux le pousse à attaquer le green en deux contre toute logique, si ce n’est celle de ses émotions et de son ressenti de la situation. C’est donc un quitte ou double que tente Bubba Watson en frappant son fer 6 punché pour rejoindre un drapeau à 200 mètres de là avec la pièce d’eau du 15 à passer.

Loin d’être aussi difficile à jouer et déraisonnable que le coup de Phil Mickelson au 13 pour sa dernière victoire, nombre de champions à la tête plus froide comme Nick Faldo, Tiger Woods ou Jack Nicklaus auraient recentré la balle sans même imaginer d’affronter un pareil coup de golf.

Le coup de Bubba Watson pitche plein centre du green et vient s’arrêter une douzaine de mètres derrière celui-ci. Le chip présente un grand danger. Un bogey tout au plus est une idée acceptée par Watson. Le chip n’atteint pas le green mais il termine en deux putts pour le par. Jordan Spieth qui a laissé son attaque de green sur le bord à droite ne transforme pas le birdie.

Jordan Spieth et Bubba Watson sue le 72ème green d'Augusta National

Le 16 se passe sans encombres et rien de véritablement risqué ne peut plus se présenté sur le chemin de Bubba Watson. Il observe les coups de Jordan Spieth et constate que les birdies ne tombent pas. Lorsque le gaucher rentre son putt d’un mètre cinquante au 17 pour le par, il possède 3 coups d’avance sur Jordan Spieth.

Il sort le bois 3 au 18. Une fois de plus, comme si rien ne pouvait perturber une journée de victoire, Bubba Watson trouve le fairway d’où il réalise son dernier plein-swing de golf de la journée. Le coup de fer 7 est superbe et s’immobilise 4 mètres derrière le drapeau. Bubba Watson verse une première larme ici. Une seconde lorsqu’il enquille son tap-in pour le par et sa deuxième au Masters. Une troisième lorsqu’il prend son fils d’un an qui l’attend sur le bord su green, puis encore une lorsque son épouse les rejoint. Pour remercier la foule qui le soutient, Bubba Watson checke plusieurs centaines de mains et regagne le recording.

Cordiale poignée de mains entre les deux golfeurs

Avec un score de 69 et un retour sans bogey, Bubba Watson signe le second meilleur score du jour. En jouant dans le par sur cette dernière journée, Jordan Spieth ne démérite pas. Il regrettera son putt de 6 mètres pour le birdie au 18 qui lei aurait permis de finir seul second au lieu de partager la seconde place avec le suédois Jonas Blixt. Derrière Miguel Angel Jimenez seul à -4, on trouve Matt Kuchar, le golfeur en forme du moment sur le PGA Tour et Rickie Fowler qui avait bien démarré et qui profite du travail exécuté sur son plan de swing.

Bubba Watson remercie le public

La série du nouveau plus jeune joueur à gagner un Masters s’achève donc. Après Jack Nicklaus en 1963, le regretté Severiano Ballesteros en 1980 et Tiger Woods en 1997, Jordan Spieth ne devient pas, à l’âge de 20 ans, le successeur de ces grands noms de l’Histoire du golf.

Adam Scott remet la veste verte à Bubba Watson

Et si, au premier trou, le drive lâché par Bubba Watson dans les arbres de droite n’avait pas rebondi favorablement sur les branches pour revenir dans le bunker de fairway d’où le par redevenait possible ? 14-04-13

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Notes


Le Masters est probablement le moment de la saison où les joueurs attendent le plus de leur swing de golf. L'intersaison leur a permis de se reposer et d'ajuster techniquement leur jeu en ayant la possibilité de prendre de nombreux cours de golf avec leurs coaches.

Forts des compétitions de début d'année, les golfeurs ont pris la mesure de leur jeu et aborde le premier tournoi majeur avec une pleine énergie. La confiance en leur swing est souvent au maximum et le travail technique sur leur swing, opéré pendant l'hiver, doit maintenant démontrer qu'il peut affronter la pression sur le parcours d'Augusta National.